André Paillardet un passionné de la pédagogie
témoignage de Daniel Bret
Voici quelques souvenirs d'André. Nous avons vécu ensemble les débuts du collège avec Mme Leblond, puis le nouveau collège avec M. Schoeffer. André se distinguait par son approche humaniste du travail avec les élèves. Il prenait en compte particulièrement certaines classes difficiles, souvent en équipe avec Laurent Lovichi. Laurent enseignait les maths et lui l'histoire et la géographie. Il le faisait avec un calme, une pondération qui reflétait le sportif.
On vivait à cette époque des conflits en sourdine entre les profs tenant d'une pédagogie de formation, d'apprentissage rigoureux de l'orthographe, de la connaissance des règles d'écriture, des connaissances littéraires, André, faisant dans ce domaine équipe avec Jean Monard et Laurent Lovichi, était plus pour une pédagogie d'éveil, stimulant l'envie d'apprendre, le plaisir d'apprendre, en connaissant bien les objectifs à atteindre. Bon, je schématise terriblement, mais il y avait un peu de ça. Se superposait à ce conflit, les antagonismes de catégories et syndicaux qui opposaient les certifiés (sans parler des agrégés) et les PEGC. Cela se manifestait par des remarques du style "certains ont les connaissances, nous on a la pédagogie". Personnellement je militais pour qu'il n'y ait plus qu'une seule catégorie…
André a souvent fait partie des profs qui dérangeaient avec un esprit critique bien présent, mais il a changé un peu de vision du monde quand Pierre Schoeffer est arrivé, nous disant "je crois que le nouveau principal est pas mal. On va le laisser s'installer et ne pas lui mettre de bâtons dans les roues". L'expression n'est peut être pas exacte mais l'esprit était celui-là. André avait généralement une analyse très fine du système scolaire, des relations avec les collègues et surtout de la manière d'aborder les élèves.
Voilà mes principaux souvenirs de cette époque et j'espère que je pourrai très bientôt ajouter d'autres témoignages à cette page.
Daniel Bret le 29 novembre 2020